Discours sur l’environnement
ça donne à réfléchir…
« CRZ » vous dit-il quelque chose ?
C’est l’acronyme de « Coastal Regulation Zone » en Inde (l’équivalent de la Protection du Littoral en France) géré par le Ministère de l’Environnement et des Forêts et une émanation de la Loi sur la Protection de l’Environnement de 1983, section 3.
« CRZ » signifie-t-il quelque chose pour l’organisation, Mata Amritanandamayi Math ?
Pas grand-chose. Voyons pourquoi.
Selon une enquête publiée par la défunte édition indienne du HuffingtonPost en 2020[1], la MAM serait coupable de 508 violations tandis que 83 constructions de grands immeubles seraient en violation de toutes les lois en même temps.
Selon les autorités locales, les plans de seulement 10 de ces constructions leur ayant été soumis, elles ont autorisé l’organisation à les utiliser jusqu’à nouvel ordre. Mais ils ne leur ont donné aucune autorisation pour les 73 autres.
En effet, la bande de terre d’Alappad longue de 16 km sur laquelle se trouve Amritapuri (l’ashram devenu une mini ville) a une largeur de 30 à 500 mètres maximum. Les représentants de l’Etat affirment que l’organisation n’est pas seulement coupable de « construction illégale dans une zone côtière écologiquement sensible », mais aussi d’avoir ignoré les avis répétés du Conseil du Village (la Mairie locale) » : « L’organisation ignore nos avis et fait peu de cas de l’environnement et des soucis de survie de la communauté locale. » De plus, ils semblent incapables de fournir des titres de propriété : « Malgré nos avis répétés, les responsables de l’organisation n’ont pas été en mesure de produire des registres fonciers et des plans des bâtiments pour prouver la légalité des constructions », ont déclaré les autorités. Selon elles, l’organisation semble également s’être exonérée d’une taxe foncière d’une valeur équivalente à plusieurs centaines de milliers de dollars.
De plus, l’organisation semble coupable de posséder des terres en excès de 162 hectares selon la loi du Kerala, selon laquelle les organisations seraient limitées à 6 hectares.
Les pêcheurs locaux, habitants indigènes de cette bande de terre, se plaignent que ces violations des lois de protection du littoral ont aggravé l’érosion marine et entraîné l’engloutissement de plus de 8000 hectares de terre par la mer en 20 ans, obligeant nombre d’entre eux à quitter leur domicile et à se reloger.
Amritapuri n’est pas le seul endroit où l’organisation ne respecte pas les réglementations environnementales. A Cochin, les autorités locales ont constaté que pas moins de 76 bâtiments appartenant à l’organisation devraient être rasés.
L’article du HuffPost ne semble pas avoir découvert les violations environnementales de l’organisation concernant les eaux usées. Depuis sa création, Amritapuri déverse en fait ses eaux usées, et même les pompe, dans la lagune, causant des nuisances importantes aux habitants et à l’environnement. L’école d’ingénierie Amrita voisine semble également avoir reproduit la même solution. Les résidents locaux ont protesté et même entamé une grève de la faim, mais cela n’a pas été rapporté dans les médias locaux redevables à l’organisation.
Bien qu’Amma enseigne l’action plutôt que le blabla, « Beaucoup de gens parlent beaucoup de la préservation de l’environnement, mais la vraie grandeur réside dans la mise en pratique de ces principes et dans l’action concrète »[2], ces violations flagrantes et répétées sont l’un des exemples frappants des doubles standards pratiqués par Amma et son organisation.
Extrait du chapitre III. 8. « Le divin dérivant »
Plus de détails dans le livre.
[1] http://web.archive.org/web/20201020032650/https://www.huffingtonpost.in/entry/mata-amritanandamayi-crz-violation-alappad-kollam-kerala_in_5e33f61ac5b6f26233277114
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